Les Membres fondateurs du Collège de Physique et de Philosophie
Les membres fondateurs du Collège de Physique et Philosophie sont :
Bernard d’Espagnat
Né en 1921 à Fourmagnac (Lot), fils de Georges d’Espagnat, peintre de l’Ecole post-impressionniste, Bernard d’Espagnat, ancien élève de l’Ecole polytechnique, docteur ès sciences, a, de 1947 à 1957, été attaché, puis chargé puis maître de recherches au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en tant que physicien théoricien.
Au cours de cette période, il a également servi comme assistant de recherches au laboratoire de Enrico Fermi à Chicago (1951-1952), puis comme chercheur à l’Institut de Physique Théorique de Copenhague, encore dirigé par Niels Bohr (1953-1954). En 1954 il a rejoint, à Genève, l’Organisation européenne pour la Recherche nucléaire (CERN), alors naissante et a contribué à la formation de son groupe théorique. Ses recherches se sont poursuivies au sein de ce dernier, à plein temps jusqu’en 1959, à temps partiel durant plusieurs années ensuite.
La carrière universitaire de Bernard d’Espagnat s’est déroulée à la faculté des sciences de Paris où il fut élu maître de conférences en 1959, puis à l’université de Paris-Orsay (Paris XI, Paris-Sud), en tant que professeur titulaire de 1965 jusqu’à sa retraite en 1987. Il a notamment été directeur du Laboratoire de physique théorique et particules élémentaires de cette Université de 1980 à 1987. De 1980 à 1987 il a également dirigé un séminaire sur la philosophie de la physique contemporaine à l’Institut d’Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques (Paris I). Il a aussi enseigné aux Etats-Unis, à l’Université du Texas à Austin en 1977 ainsi qu’à l’Université de Californie à Santa Barbara en 1984.
Bernard d’Espagnat est membre de l’Académie internationale de Philosophie des Sciences (Bruxelles) depuis 1975 et membre de l’Institut (Académie des Sciences morales et politiques, section de philosophie) depuis 1996.
Bernard d’Espagnat est décédé le 1 août 2015.
Né en 1954, Michel Bitbol est philosophe de la physique et philosophe de l’esprit. Il est actuellement Directeur de recherche au CNRS à Paris et travaille aux archives Husserl.
Il a fait ses études dans plusieurs universités à Paris, où il a reçu successivement un doctorat en médecine en 1980, un doctorat d’Etat en physique en 1985, et une Habilitation à diriger des recherches en philosophie, en 1997.
Il a poursuivi des recherches scientifiques de 1978 à 1990, dans plusieurs domaines de la biophysique. À partir de 1990, il s’est tourné vers la philosophie de la physique. Il a traduit et commenté des textes de philosophie générale et de mécanique quantique dont l’auteur est Erwin Schrödinger, et a publié un livre intitulé Schrödinger’s Philosophy of Quantum Mechanics (Kluwer, 1996). Il a également publié trois livres sur une interprétation néo-kantienne de la mécanique quantique, ainsi que sur le quasi-réalisme et l’anti-réalisme dans les sciences, en 1996, 1998, et 2010. En 1997, l’Académie des Sciences Morales et Politiques lui a remis le prix Grammaticakis-Neumann de philosophie des sciences.
Par la suite, il a concentré sa quête sur les connexions entre la philosophie de la mécanique quantique et la philosophie de l’esprit. Il a publié un ouvrage sur ce thème en 2000, et a travaillé en collaboration étroite avec Francisco Varela dans le sillage de ce travail. Il poursuit actuellement cette direction de recherche en développant une conception de la conscience inspirée par la neurophénoménologie et par une épistémologie de la connaissance en première personne.
Des informations complémentaires peuvent être trouvées sur :
http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/page.garde.liste.html
Une bibliographie est disponible sur :
http://michel.bitbol.pagespersoorange.fr/bibliographie.livres.html
Jean Petitot
Né en 1944, Jean Petitot est philosophe des sciences. Il a aussi consacré des recherches aux modèles mathématiques en sciences cognitives.
Après sa sortie de l’Ecole Polytechnique et une formation au Centre de mathématiques « Laurent Schwartz », il a intégré le Centre de Mathématiques (CAMS) de l’EHESS. Il a travaillé en théorie des singularités et en théorie des systèmes dynamiques avec R. Thom et a soutenu une thèse de doctorat d’état en 1982. Il travaille aujourd’hui (i) à la philosophie des mathématiques et de la physique, (ii) à l’analyse mathématique, neurocognitive et phénoménologique de la perception, (iii) à la linguistique cognitive, la sémiotique et l’esthétique.
Il est Directeur d’Etudes à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Paris) et ancien directeur du CREA de l’Ecole Polytechnique où il a également été professeur.
Il est membre de l’International Academy of Philosophy of Science, de plusieurs associations savantes et des Editorial Boards de plusieurs revues.
Auteur de plus de 300 articles et études, il a publié, édité et coédité 17 volumes. Parmi ses ouvrages on peut citer La philosophie transcendantale et le problème de l’objectivité (Osiris, Paris, 1992), Morphogenèse du Sens (Presses Universitaires de France, Paris, 1985 ; trad. angl. F. Manjali, Morphogenesis of Meaning, Peter Lang, Berne, 2004), Physique du Sens (Editions du CNRS, Paris, 1992), Cognitive Morphodynamics. Neurogéométrie de la vision. Modèles mathématiques et physiques des architectures fonctionnelles (Ecole Polytechnique et Ellipses, Paris, 2008) , Les Catastrophes de la parole: de Roman Jakobson à René Thom (Maloine, Paris, 1985), Dynamical Morphological Models of Constituency in Perception and Syntax (Peter Lang, Berne, 2011), Morphologie et Esthétique (Maisonneuve et Larose, Paris, 2004).
Il est aussi éditeur ou co-éditeur, entre autres, de Constituting Objectivity (Springer, Berlin, 2009), Naturalizing Phenomenology (Stanford University Press, Stanford, 1999), Neurogeometry and Visual Perception (J. of Physiology-Paris, 2003), Logos et Théorie des Catastrophes. Hommage à René Thom, (Patiño, Genève, 1988).
Détails à http://jean.petitot.pagesperso-orange.fr
Hervé Zwirn est ancien élève de l’Ecole Polytechnique, Ingénieur des Télécommunications et Docteur d’Etat en physique théorique.
Il a été Professeur associé à l’UFR de Physique de l’Université Paris Diderot (Paris 7) puis Directeur de Recherche au CNRS et Directeur exécutif du Consortium de Valorisation Thématique Athena (UMS 3599, CNRS & Paris IV). Il est actuellement Chercheur associé au Centre de mathématiques de l’ENS Paris Saclay (Centre Borelli) et à l’Institut d’Histoire et de Philosophie des Sciences de l’Université Paris 1 (IHPST).
Il a d’abord travaillé au sein du LPTPE (Laboratoire de Physique Théorique des Particules Elémentaires) de Paris VI sur l’unification des interactions fortes, faibles et électromagnétiques. Il a construit un modèle effectif décrivant la diffusion entre pions, nucléons et leptons et visant à expliquer la valeur constatée de certaines grandeurs physiques, comme la différence de masse entre le proton et le neutron ou les longueurs de diffusion du pion.
Il s’est ensuite intéressé aux fondements et aux interprétations de la mécanique quantique et plus particulièrement à la théorie de la mesure quantique et à ses implications philosophiques. Il a publié plusieurs articles et livres dans ce domaine dont « Les limites de la connaissance » (Odile Jacob, 2000) qui lui a valu le prix Lequeux de l’Institut.
Il a aussi publié dans le domaine de la modélisation du raisonnement humain en liaison avec la théorie de la confirmation, les probabilités non standard, les fonctions de croyance et la logique non monotone. Concernant ces questions, il s’est, entre autres, penché sur les difficultés d’élaboration d’une logique inductive en proposant d’une part, une démonstration de l’impossibilité de construire une théorie probabiliste de la confirmation et d’autre part, des tentatives d’élargissement du cadre probabiliste vers les probabilités non standard et les fonctions de Dempster-Shafer. Il a développé une axiomatique du raisonnement abductif dans le cadre de la théorie de la révision des croyances.
Il a également travaillé dans le domaine de la modélisation des préférences en théorie de la décision et a proposé une extension du paradigme bayesien faisant appel au formalisme hilbertien de la mécanique quantique. Ces travaux ont fait l’objet d’un livre « Philosophie de la mécanique quantique » (Vuibert, 2009).
Un autre de ses centres d’intérêt concerne les systèmes complexes et le concept d’émergence. Il a publié un livre sur ces sujets : « Les systèmes complexes » (Odile Jacob, 2006) et dirigé un ouvrage collectif : « Qu’appelle-t-on aujourd’hui les sciences de la complexité ? » (Vuibert, 2010).
Il est membre fondateur de la Société de Philosophie des Sciences.